L’Hôtel Cyr avait pignon sur rue au coin nord-est de l’intersection des boulevards Sainte-Rose et Curé-Labelle actuels, à l’endroit approximatif où se trouve aujourd’hui le commerce « Le Signet »
Entre 1860 et 1868, Hyacinthe Imbault dit Mantha, maître forgeron du village, fait construire la maison en pierre où il deviendra « aubergiste ». Cette propriété servira d’hôtel tout au long de son existence, pendant plus d’une soixantaine d’années, jusqu’ en 1932.
Cette maison en pierre évoluera probablement quelque peu au fil du temps. Dans les contrats notariés, on la décrira de « maison en pierre de deux étages » à compter de 1875 et quelques années plus tard, à compter de 1889, on la décrira de « maison en pierre de deux (2) étages, occupée par un hôtel, une remise et un étable ».
À l’époque de sa construction jusqu’à sa disparition en 1932, la section du boulevard Curé-Labelle située au nord du boulevard Sainte-Rose était décrite dans les contrats notariés comme « la petite rue conduisant à la rivière vis-à-vis le pont Plessis-Bélair ». Auparavant, plus précisément en 1809, on la décrivait comme « un chemin usité (souvent utilisé) pour descendre à la traverse à cet endroit ». À cette époque, le boulevard Sainte-Rose portait le nom de « Grande rue » ou « Rue principale »
Hyacinthe Imbault dit Mantha gardera la propriété jusqu’en 1868 et, pendant la trentaine d’années qui suivra, jusqu’en 1901, une dizaine de propriétaires se succéderont rapidement. Gédéon Cyr devient ensuite le propriétaire pendant à peine deux (2) mois, du 25 février au 25 avril 1901. Il est surprenant que l’hôtel conservera son nom pendant une trentaine d’années.
Par la suite, l’hôtel Cyr deviendra successivement la propriété de Joseph Desormeaux (1901-1914) et de Alexandre Nelson, marchand de Montréal, également impliqué dans la propriété du « Ste-Rose Boating Club » et sa succession (1914-1932). Finalement, le 8 février 1932, la propriété passe aux mains du gouvernement du Québec qui en profitera pour y construire le boulevard Curé-Labelle que nous connaissons.
À NOTER
La prise des photos remonte probablement aux années 1900 et, en les observant avec attention, on peut deviner que la langue anglaise était à la mode à Sainte-Rose à l’époque. La propriété fait affaire sous le nom de « CYR’S HÖTEL ». On remarque la mode vestimentaire de l’époque et les trottoirs en bois. On est à l’époque des chevaux et on peut voir que l’hôtel est jumelé à une remise; cela laisse entendre que, jumelée à l’arrière de cette dernière, il y a une étable, le tout servant à recevoir les chevaux et les calèches et permettant aux chevaux de se restaurer à l’arrière pendant que les hommes et les femmes iront se restaurer, se reposer et, s’il a lieu, passer la nuit à l’hôtel, hôtel qui a vraisemblablement une extension au deuxième étage du garage.