156 boulevard Sainte-Rose au coin sud-est du boulevard Sainte-Rose et de la rue Nicolet
À l’origine, cette maison était de style traditionnel québécois. Au fil du temps et après avoir subi plusieurs altérations et ajouts décoratifs, elle ne possède presque plus d’éléments d’origine. On peut cependant deviner encore aujourd’hui la structure de la maison originale à un étage avec pignon construite il y a plus de 175 ans. En effet, le 18 août 1848, Augustin Tassé, aubergiste, passe un marché avec Jean-Baptiste alias «Garçon» Joly, menuisier et entrepreneur, pour la construction d’une maison sur son terrain vacant situé à l’intersection de la grande rue du village (boulevard Sainte-Rose) et d’une petite rue (Rue Nicolet). Entre 1852 et 1856, Jean-Baptiste alias «Garçon,» Joly sera le menuisier et entrepreneur responsable de la construction de l’église de Sainte-Rose actuelle.
Propriétaire, Augustin Tassé exploitera son auberge, la fameuse Auberge Tassé située au coin nord-ouest du boulevard Sainte-Rose et de la rue des Patriotes, où il résidait avec sa famille, de 1827 à 1841, année où il vend la propriété à Pierre Labelle, cultivateur. N’ayant plus de résidence, le 15 mai 1841, il fait l’acquisition de l’emplacement juste en face où on retrouve aujourd’hui la maison portant le numéro civique 152-154 boulevard Sainte-Rose. Le 18 août 1848, il vendra cette maison à son beau-père Thadée Hotte et, le même jour, il passe le marché de construction avec Jean-Baptiste alias «Garçon» Joly pour cette nouvelle maison située aujourd’hui au 156 boulevard Sainte-Rose. Augustin décède en 1849 et la propriété de cette nouvelle maison passera aux mains de la famille de Sophie Hotte, sa veuve, jusqu’en 1855.
Voici des extraits du marché de construction concerné qui reflète bien le type de marché qui avait cours à cette époque.
«Jean-Baptiste Joly s’engage envers Augustin Tassé qu’il accepte à faire et parfaire bien dûment au dire d’ouvriers et gens à ce connaissant une maison en bois de 27 pieds de largeur sur 24 pieds de profondeur, mesures françaises, et ce de la même manière et semblable à celle construite par le dit entrepreneur à Louis Nadon, cultivateur de la paroisse Sainte-Rose, sauf et excepté la cheminée qui aura 4.5 pieds de largeur, une porte de chambre semblable à celle de la maison de Joseph Ouimet, ancien cultivateur du village de Sainte-Rose, d’un portemanteaux qui aura 6 pieds de largeur d’un plancher à l’autre avec les portes d’assemblage nécessaires, une cheminée en brique sur le comble de la maison d’environ 3 pieds de longueur, peinturer les portes, les pleintes (plinthes) et les appuis chaises au goût de Augustin Tassé.
Lesquels ouvrages mentionnés de la maison logeable seront fait d’ici la Toussaint prochaine (1e novembre) et, continuant les ouvrages sans exception jusqu’à ce qu’elle soit finie et parachevée à peine. Et ce marché fait pour la prise et somme de 2800 livres ancien cours et, sur et en déduction de ladite somme, Augustin Tassé a payé comptant aux vues des dits notaires celle de 500 livres dont quittance. Quant à la somme restante, il s’oblige à payer à l’entrepreneur ou à son ordre légal comme suit: 500 livres à la Saint-Michel prochaine (29 septembre), 1000 livres en décembre prochain et 800 livres à la Toussaint de l’année prochaine, sans intérêt.»
