Perspective vers l’ouest du boulevard Sainte-Rose

4 Sep 2025 | Archives

La photo ancienne a été prise en 1910 et on peut y voir principalement les maisons longeant à l’époque le côté sud du boulevard depuis la maison des notaires Vaillancourt (238 boulevard Sainte-Rose) jusqu’à la rue du Plateau-Ouimet. 

En 1910, on est encore au temps des chevaux, le village garde toujours son allure bucolique d’autrefois avec ses arbres, sa rue non asphaltée, son trottoir étroit en bois (Les trottoirs en bois commencent à être remplacés par des trottoirs en ciment en 1914) et ses clôtures en bois apparemment assez homogènes en façade des maisons. En 1906, la modernité arrivant à grands pas, le conseil municipal du village vote un règlement sur l’installation d’un système électrique, ce qui explique probablement les poteaux apparaissant sur la photo.

En procédant de l’est vers l’ouest, les deux premières maisons existent encore aujourd’hui et elles font partie de la richesse de notre patrimoine bâti. Il y a d’abord la maison des notaires Vaillancourt construite par Félix Labelle, entrepreneur réputé de Sainte-Rose, entre 1903 et 1910 et ensuite, un peu en retrait, la maison originale de la famille Filiatrault construite par Joseph Filiatrault entre 1789 et 1804. (Pour plus d’information, voir la plaque patrimoniale devant le 238 boulevard Sainte-Rose «Maison-Labelle-Vaillancourt» et celle en façade du 242 boulevard Sainte-Rose  «Maison Filiatrault-Latour»). Très difficile à voir sur la photo, une petite rue ou allée existe déjà juste à l’ouest de l’emplacement de la «Maison Filiatrault-Latour», rue qui deviendra après 1926 la rue Filion que nous connaissons. 

Les deux prochaines maisons sont aujourd’hui disparues. D’abord, on peut voir la petite maison à pignon probablement construite par le juge Joseph Aldéric Ouimet entre 1898 et 1902, année où il vend la propriété à Maximin Filion.  Ce dernier construira, entre 1913 et 1930, la maison connue jusqu’à tout récemment sous le nom de «Les Menus-Plaisirs» (244 boulevard Sainte-Rose). 

Ensuite, occupant tout le terrain entre le restaurant «Les Menus-Plaisirs» et la rue du Plateau-Ouimet, on peut voir la maison à mansarde construite par Moïse Durocher vers 1890 qui disparaîtra entre 1936 et 1950 et où on retrouve aujourd’hui l’auberge du restaurant Menus-Plaisirs (248 Boulevard Sainte-Rose) et l’immeuble du 252 boulevard Sainte-Rose. L’emplacement concerné est celui acquis en 1826 par Antoine Labelle, cordonnier, et son épouse Angélique Maher où ils construiront leur maison et où naîtra, le 24 novembre 1833, leur fils unique Antoine Labelle, le célèbre Curé. Ils garderont la propriété jusqu’en 1862. Vers 1890, la maison d’enfance du Curé Labelle sera remplacée par celle de Moïse Durocher.

À compter de 1979, Robert Décary fait l’acquisition de l’emplacement du restaurant «Les Menus Plaisirs»; cette transaction est suivie en l’an 2000 de deux autres sur le boulevard Sainte-Rose pour l’auberge et pour le 252 du boulevard Sainte-Rose.  C’est ainsi que M. Décary fait l’acquisition de tout l’emplacement entre la rue Filion et la rue du Plateau Ouimet avec une extension vers le sud sur la rue Filion pour y constituer son empire.