Les bains ou baignoires au cœur du Vieux Sainte-Rose

2 Juin 2025 | Archives

Se baigner en public n’était ni populaire ni moralement acceptable avant 1920. Seuls quelques vacanciers osent se baigner directement dans la rivière.

Vers 1920, pour avoir le privilège de profiter des plaisirs de la baignade tout en respectant la morale de l’époque, certaines familles aisées du village installent dans la rivière des bains ou baignoires, sortes de cabanes sur pilotis au bout de longs quais. Hommes et femmes s’y changeaient séparément dans de minuscules cubicules. On ouvrait ensuite une trappe et, à l’aide d’une petite échelle, on descendait progressivement dans l’eau. Des grilles ou des filets empêchaient les gens de descendre trop profondément. Le coin «baignade» était entouré de murs sur trois côtés, l’autre côté s’ouvrant vers le large, le plus loin possible des regards indiscrets. La création de plages publiques vers 1930-1935 rendirent les bains ou baignoires inutiles et on procéda rapidement à leur démolition. 

Très populaire dans les années 1880 à 1920, de nombreux touristes et villégiateurs venaient à Sainte-Rose. À cette époque, on ne parle jamais de baignade, de plages et encore moins de bronzage. Souvent par l’entremise du «Ste-Rose Boating Club», on vient profiter de la fraîcheur des arbres et de la proximité d’un cours d’eau pour y faire, entre autres, du canotage, de la pêche ou des pique-niques. Se baigner n’est pas à la mode et les dames se promènent souvent avec des ombrelles pour se protéger des rayons du soleil. 

Il faut attendre 1930 pour voir la création de grandes plages publiques à Sainte-Rose. On peut penser entre autres à la Plage Sainte-Rose située à l’est de la rue Hotte, la Plage Beaulieu située juste à l’ouest du boulevard Curé-Labelle (où se trouvait auparavant les installations du Ste-Rose Boating Club), sans oublier la mythique Plage Idéale qui se trouvait un peu plus à l’est à la hauteur de la rue Prince-Rupert dans le quartier Auteuil.

(Ce texte et les photos sont tirés des livres «Sainte-Rose, villégiature et tourisme  –  1875-1950»  et «Laval, entre deux âges» de Marcel Paquette, professeur, historien et auteur, anciennement citoyen du vieux Sainte-Rose)