Maison Marcel Saint-Pierre

5 Mai 2025 | Archives

La maison porte ce nom en l’honneur de Marcel Saint-Pierre, artiste réputé et professeur de peinture, qui en fait l’acquisition, d’abord par l’entremise de son épouse France Théorêt en 1972, et ensuite directement en son nom personnel en 1976. Il gardera la propriété durant une cinquantaine d’années avant de la vendre à Ville de Laval en 2018.

Sans contredit la plus ancienne du village de Sainte-Rose, son histoire remonte au début des années 1760 alors que Pierre Filiatrault, fils de Louis, fait construire la maison pour son fils Charles Pierre Filiatrault qui épouse Marie-Gabrielle Filion en 1763. En 1802, la propriété passe aux mains de Antoine Filiatrault, fils de Charles Pierre, qui la gardera jusqu’en 1818. En plus de leur maison en pierre, la famille Filiatrault nous laisse un héritage surprenant. En effet, dès 1763, Pierre Filiatrault avait déjà tracé le chemin qui communique de sa maison au chemin public (boulevard Sainte-Rose) et, vers 1800, son petit-fils Antoine Filiatrault prolongera ce chemin vers le nord jusqu’à la rivière des Mille-Îles pour y exploiter une traverse remplacée plus tard, en 1832 par le pont Porteous. Cette route formait ainsi le premier axe nord-sud passant par Sainte-Rose pour communiquer de la rive nord de la rivière des Mille-Îles à Montréal. Ce chemin tracé par la famille Filiatrault, de la rivière jusqu’au chemin de l’Équerre, existe encore aujourd’hui sous le nom de « Rue des Patriotes », incroyable n’est-ce-pas ?

Le 8 janvier 1818, la maison en pierre et son vaste emplacement tel que nous le connaissons aujourd’hui passent aux mains de Jean Cadieux et son épouse Thérèse Chartrand qui, longtemps veuve de son époux et sans enfant, décède en 1872, laissant tous ses biens pour « services rendus » à sa petite nièce Sophie Cadieux, épouse de Michel Desjardins. Respectivement en 1906 et 1915, ces derniers donnent la propriété à leur fille célibataire Dorcina Desjardins; pour garantir que leurs biens « ne tombent pas dans les mains d’étrangers » si cette dernière décède sans descendance, ses biens iront à son frère Wilfrid Desjardins ou à son neveu Cyrille Desjardins, fils de Wilfrid, ou à leurs descendances. Toujours célibataire, Dorcina Desjardins décède en 1963 et, son frère Wilfrid et son neveu Cyrille étant déjà décédés depuis un certain nombre d’années, la descendance de ces derniers au nombre de 12 enfants hériteront de ses biens. En 1972, ces derniers vendent la propriété à la famille de Marcel Saint-Pierre.


Avec l’achat de la maison, la Ville de Laval prévoit transformer la propriété en résidence d’artiste pour encourager les jeunes artistes-peintres de la relève. Depuis 2024, la Ville de Laval a amorcé des rénovations majeures afin de redonner à ce joyau de notre patrimoine bâti sa splendeur d’antan.