Coin nord-est de l’intersection du boulevard Sainte-Rose et de la rue des Patriotes

3 Avr 2025 | Archives

Une vocation commerciale depuis toujours

Les deux premières photos remontent aux années 1940-1950. L’une nous montre un restaurant jumelé à une maison en bois et, en continuant vers l’est, ce que l’on voit difficilement sur la photo, une épicerie-boucherie exploitée dans une bâtisse à un étage, à pignon. La deuxième présente la même bâtisse mais à un moment différent. La photo aérienne du même site, prise entre 1958 et 1963, nous montre une station-service et, un peu vers l’est, la même épicerie-boucherie exploitée dans une bâtisse à deux étages.

L’histoire de ce vaste emplacement s’amorce il y a plus de 200 ans, vers 1816, année où il devient la propriété successive de voituriers (réparation et fabrication de voitures hippomobiles) pendant plus de 130 ans : Pierre Leclair (1816-1870), son fils Eugène Leclair (1870-1881) et Adolphe Major et sa famille (1881-1954/1955). Au début des années 1900, on retrouve sur l’emplacement la maison en bois et la boutique de voiturier érigées le long du boulevard Sainte-Rose ainsi que grange, étable et remises à l’arrière. Vers 1918, Adolphe Major construit l’allonge jouxtant sa maison pour en faire un restaurant. À compter de 1925, sa veuve Eulalie Meilleur et sa fille Glovina Major, avec son époux Gilbert Viau, exploiteront le restaurant et transformeront la boutique de voiturier pour y exploiter une épicerie-boucherie. En 1954-1955, pour la première depuis plus de 130 ans, on verra ces derniers démembrer l’emplacement original.

Partie « ouest » de l’emplacement original
(Le long de la rue des Patriotes)

Le 21 décembre 1954, Glovine Major et Gilbert Viau vendent la partie « ouest » de l’emplacement original à Jean-Paul Delorme, restaurateur (Restaurant jumelé à la maison – 137,139,143,145 boulevard Sainte-Rose). En 1958, ce dernier vend la partie « sud » de son emplacement à la compagnie British Petroleum Canada Ltd (BP Canada Ltd) et, en 1964, il vendra la partie « nord », sans bâtiment, à Pierre Labonville (où on retrouve aujourd’hui la maison ayant pignon sur rue au 992 rue des Patriotes).

Dès 1958, BP Canada Ltd procède à la démolition du restaurant et de la maison, construit le mur de ciment au nord de sa propriété afin d’éliminer la pente du terrain qui descend d vers le nord et finalement elle peut construire sa station-service (145 boulevard Sainte-Rose), commerce qu’elle exploitera jusqu’en 1973. En 1975, Raymond Grenier, garagiste, devient l’unique
propriétaire et, entre 1975 et 1979, la station- service disparaît pour faire place à un restaurant (145 boulevard Sainte-Rose) qui sera d’abord exploité par Raymond Grenier jusqu’en 1979 et qui sera exploité sous le nom et raison sociale de « Restaurant Au Grenier Enr » jusqu’en 1985. Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, on y trouve un restaurant exploité par de multiples propriétaires consécutifs.

Partie « est » de l’emplacement original

Le 2 février 1955, Glovina Major et Gilbert Viau vendent la partie « est » de l’emplacement original à Marcel Gingras, épicier-boucher, où on retrouve l’ancienne boutique de voiturier transformée en épicerie-boucherie (135 boulevard Sainte-Rose). Entre 1958 et 1961, Marcel Gingras semble avoir transformé la bâtisse à pignon en une bâtisse de deux étages comprenant l’épicerie-boucherie au rez-de-chaussée et 2 logements à l’étage (135, 135A et 135B boulevard Sainte-Rose). En 1961, la propriété passe aux mains de Fleurimont et Floris Desrosiers, deux bouchers de Kildare, comté de Joliette, qui exploiteront le commerce pendant 40 ans, jusqu’en 2001. Le commerce change ensuite de vocation et passe aux mains de plusieurs propriétaires consécutifs pour aboutir finalement en 2020 aux mains de Sunny-Steve Jalbert et son épouse Hélène Poirier qui transformeront la bâtisse en trois logements luxueux.