Château Vanier vs Château Normand

5 Nov 2024 | Archives

Dans les années 1890, Joseph-Émile Vanier, ingénieur et architecte renommé de Montréal, et sa famille passaient leur été à Sainte-Rose: souffrant de la très mauvaise qualité de l’air au Carré Saint-Louis à Montréal, ils s’installaient à Sainte-Rose pour profiter de son air pur et de sa belle villégiature. M. Vanier louait des appartements à l’Hôtel Robert ou il louait une maison le long du boulevard Sainte-Rose en face de l’église. Attaché à l’environnement et aux gens de la place, il décide ensuite de s’établir dans le Vieux Sainte-Rose et, par l’entremise de trois (3) transactions passées entre 1897 et 1909, il se retrouve propriétaire d’un magnifique emplacement situé entre la «Maison Ouimet» (Restaurant Dame Tartines – 255 boulevard Sainte-Rose) et le «Domaine des Forges» sur la profondeur de la rivière au boulevard Sainte-Rose où il y avait déjà un chalet qu’il rénovera et où il viendra passer ses étés de 1897 à 1909.

Fin 1909 et début 1910, après en avoir dessiné lui-même les plans, il fait construire son chalet d’été ou résidence secondaire en plein cœur du Vieux Sainte-Rose. Il faut avouer que son chalet d’été avait une architecture hors de l’ordinaire. Impressionnés, les gens de Sainte-Rose et des environs l’appelleront le «Château Vanier». Il y construira également une maison pour loger ses serviteurs et son cocher. Joseph-Émile y passait l’été avec sa famille et, à l’automne, retournait vivre dans sa luxueuse résidence principale du carré Saint-Louis à Montréal.

Son épouse Marie-Olivine Pariseau décède le 8 octobre 1929 et, insensible aux apparences, Joseph-Émile épouse sa secrétaire Marie alias Adrienne Trottier le 30 octobre 1929. Dans leur contrat de mariage, comme preuve de l’estime qu’il porte à sa future épouse, Joseph-Émile lui donne tous ses biens, incluant sa propriété de Sainte-Rose. Le 5 mai 1944, cette dernière vend la propriété à Louise-Anne Dagenais, fille majeure de Montréal qui, à peine un an plus tard, le 1er juin 1945, la vend à Louis-Philippe Lafond, restaurateur de Montréal qui, entre 1945 et 1949, devient «hôtelier» en changeant la vocation de la propriété de «résidence» à «hôtel avec bar et grill» qui sera exploité sous le nom de «Château Normand».

Ensuite, la propriété passe rapidement de mains en mains, périclite, pour finalement disparaître lors d’un incendie suspect survenu en 1959.